Mauritanie : la Banque mondiale et le FMI au chevet du gouvernement

Par BAKALA KANE

La banque mondiale et le Fonds monétaire international sont cette semaine à Nouakchott pour s’enquérir de la santé économique du pays qui se porte de plus en plus mal,  avec un PIB très inférieur à la normale africaine, soit 3 pour cent en 2016. Les deux gendarmes financiers du monde examineront à la loupe le plan stratégique de croissance accélérée et de prospérité partagée ( SCAPP) qui devrait en principe relancer la croissance du pays mais, sur fond d’austérité. Les mauritaniens s’attendent à vivre sous perfusion des deux institutions financières mondiales.

La Mauritanie va mal depuis juillet 2009. La lutte contre la gabegie et la corruption n’a duré que quelques mois durant le premier quinquennat. Et le climat des affaires instrumentalisées par le président mauritanien a atteint son paroxysme ces dernières années.La dette publique avoisine les 93 pour cent du PIB soit 5 milliards de dollars dépassant ainsi la moyenne africaine estimée à 50 pour cent. Ce lourd endettement qualifié de riche pour un pays pauvre par les observateurs réside en grande partie dans la chute du minerai de fer, principale ressource du pays qui alimente le budget de l’Etat.

La SNIM, fleuron de l’industrie mauritanienne et vache à lait du gouvernement, peine à se restructurer. Et puis le marché de changes plonge d’année en année dans le noir, à cause de la dégringolade de la monnaie nationale, l’ouguiya, qui pénalise les importations.

L’agriculture dont dépend la majorité de la population ne nourrit plus personne. A deux ans de la fin du deuxième quinquennat de Ould Aziz, les mauritaniens sont à genoux. La présence cette semaine à Nouakchott des meilleurs gendarmes des Nations-Unis confirme que tous les feux sont au rouge. La Banque mondiale et le FMI regarderont à la loupe le plan stratégique de croissance accélérée et de prospérité partagée (SACPP) à la lumière des recommandations qui ont été déjà faites par le FMI au gouvernement de Ould Hademeine en février 2016, pour relancer la croissance.

D’ores et déjà, l’odeur nauséabonde des scandales financiers qui secouent le pays depuis un mois ne va dans le sens d’un apaisement politique. Le pillage des richesses halieutiques et l’accaparement des terres du Sud par les investisseurs étrangers n’incitent pas au partage de la prospérité .

 

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