Mauritanie : les députés font leur rentrée à Nouakchott le 2 octobre prochain

Par BAKALA KANE

Ouverture de la session parlementaire le 2 octobre prochain à Nouakchott. Pour cette première rentrée les députés seront mis à l’épreuve pour mettre en place dans les mois à venir les chantiers de la réforme constitutionnelle approuvée par le dernier référendum.

Une première session qui intervient dans un contexte de crise politique aggravée par des arrestations de sénateurs, de journalistes et de syndicalistes dans le cadre de l’affaire Bouamatou, le richissime mauritanien exilé au Maroc. Les observateurs ne s’attendent pas à une fronde des parlementaires de la majorité contre la suppression du Sénat et les changements des symboles nationaux (drapeau et hymne) approuvés par le dernier conseil des ministres.

Les choses sérieuses vont commencer le 2 octobre prochain pour les députés de la majorité, qui vont faire leur rentrée à l’assemblée nationale. Une nouvelle mise à l’épreuve pour approuver la suppression du Sénat et confirmer le changement d’hymne national qui vient d’être adopté par le dernier conseil des ministres.

Cette première session apparaît comme un test pour la majorité, qui aura à cœur de mettre en place les chantiers de la réforme constitutionnelle voulue par Ould Aziz et approuvée par le référendum. Une retrouvaille des parlementaires de l’opposition qui entendent faire barrage aux ambitions du président mauritanien de briguer un troisième mandat.

Les observateurs s’attendent à des débats houleux dans un contexte de crise politique aggravée par les arrestations de sénateurs, en particulier le chef des frondeurs Ould Ghadda,  de journalistes de la presse privée et de syndicalistes des deux centrales libres. En instrumentalisant ces affaires dans le cadre d’un règlement de compte avec son cousin le milliardaire mauritanien Bouamatou exilé au Maroc, le président Ould Aziz joue son propre fauteuil à mi mandat de son deuxième quinquennat.

Au plan intérieur, les mauritaniens n’ont plus confiance en lui parce qu’il ne les représente plus en tournant le dos aux problèmes économiques du pays, aggravés par la chute vertigineuse de la monnaie nationale, l’Ouguiya.

Les prix des denrées de première nécessité et du carburant grimpent, et des milliers de mauritaniens des régions du Sud et de l’Est pourraient mourir de faim sans une aide d’urgence.

Et au plan extérieur, l’image du président mauritanien ne passe plus, écornée par sa mal-gouvernance, comme en témoignent les manifestations cette semaine à New-York, en marge des travaux de l’Assemblée générale des Nations-Unies et ces dernières années, lors de ses visites à Paris.

 

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