Mauritanie : Les réfugiés maliens à Mbera, un casse-tête humanitaire pour Nouakchott

Par BAKALA KANE

Plus de cinq ans après l’opération française Serval qui a permis de bouter hors du Mali les terroristes islamistes liés à Al-Qaida dont l’AQMI, les autorités maliennes et mauritaniennes semblent être dépassées par la situation qui prévaut dans le camp de Mberra au Sud-Est de la Mauritanie qui compte aujourd’hui plus de 51 000 réfugiés. Au-delà de leurs conditions d’existence difficiles, Bamako, Nouakchott et le HCR tablent sur leur retour volontaire progressif. Pour l’instant, les incursions sporadiques des jihadistes au Nord du Mali n’encouragent pas cette solution. L’afflux de plus en plus de demandeurs d’asile inquiète les organisations humanitaires et le pays d’accueil.

Le camp de Mberra au Sud-Est de la Mauritanie est entré dans l’histoire à partir de 2012, suite à l’occupation du Nord du Mali par les jihadistes liès à Al-Qaida dont l’AQMI et également les rebelles Touareg de la mouvance AZAWAD. Et depuis, c’est grâce au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés qui a alerté l’opinion et les autorités du Mali et de la Mauritanie qu’il a été possible de venir en aide à près de 5000 maliens à l’époque qui avaient fui la guerre. Après l’opération Serval qui a pacifié le Nord du Mali, ils sont aujourd’hui plus de 51 000 à vivre dans ce camp, dont des milliers d’anciens combattants issus des tribus guerrières du Nord, demandeurs d’asile. Ce qui complique leur statut dans un pays qui n’encourage pas trop la pratique. Le retour volontaire des réfugiés pose également des soucis au gouvernement malien, confronté à des attaques fréquentes des terroristes islamistes et la problématique de la réconciliation nationale.

Près de 300 réfugiés sont rentrés volontairement cette année. C’est un véritable casse-tête pour les autorités de Nouakchott qui sont plus tôt préoccupées par la situation intérieure, et pour le HCR qui continue d’accueillir d’autres réfugiés. Pour le Mali, c’est l’un des exodes le plus important de l’histoire du pays, qui mérite plus d’attention avec ces milliers de femmes et d’enfants en quête de paix et d’identité. Des conditions d’exil difficiles devraient également interpeller l’Union africaine.

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