RDC : Vital Kamerhe demande à son délégué au gouvernement de démissionner

Par JEANRIC UMANDE MWENGE

A moins de deux mois de l’échéance de l’Accord de la Saint Sylvestre, le leader de l’Union pour la nation congolaise (UNC), Vital Kamerhe a, dans une déclaration lundi 23 octobre à Kinshasa, intimé l’ordre à son délégué au gouvernement Tshibala de démissionner. 

La décision a été prise après concertation entre la direction politique du parti et Pierre Kangudia lui-même qui occupe aujourd’hui l’important ministère du Budget.

« Après concertation avec le camarade Pierre Kangudia Mbayi, la direction politique de l’Union pour la Nation Congolaise décide du retrait de son délégué au gouvernement, en la personne de Monsieur Pierre Kangudia Mbayi, Ministre d’État au Budget », peut on lire dans la déclaration signée lundi 23 octobre par Vital Kamerhe.

Pierre Kangudia, Ministre du Budget RDC

L’Union pour la Nation Congolaise signataire des Accords de l’Union Africaine et de la Saint Sylvestre, constate que le pouvoir s’écarte de la ligne tracée lors des travaux pilotés par les évêques catholiques.

Ce parti de l’opposition s’indigne du retard pris dans l’organisation des élections. Aujourd’hui, selon Kamerhe, il est certifié que les élections n’auront pas lieu fin décembre 2017 comme prévu dans l’Accord.

L’opposant rappelle que la participation de son parti au gouvernement était de contribuer  à l’organisation des élections dans le délai de l’Accord du centre interdiocésain.

« Rien n’est appliqué et respecté », explique un proche de VK.

En plus, Vital Kamerhe déplore le fait que la publication du calendrier électoral traîne. Preuve de plus, dit-il, pour renvoyer les élections aux calendes grecques. Pour œuvrer dans le sens de l’intérêt du peuple congolais, Kamerhe a choisi de couper tout cordon ombilical avec le régime Kabila.

D’après les sources citées par la direction du parti, la démission de Kangudia sera annoncée dans les prochaines heures. Déjà, des correspondances ont été adressées au président Kabila et au premier ministre Bruno Tshibala, annonçant le retrait de l’UNC du gouvernement post dialogue de la saint sylvestre.

La tension monte de nouveau au sein de la classe politique, à l’approche de la date prévue dans l’Accord de la saint sylvestre, pour la tenue de la présidentielle et des législatives nationales. L’ONU craint de heurts violents entre les partisans du pouvoir et ceux de l’opposition si aucun compromis n’est trouvé entre les deux parties.

Depuis l’expiration du deuxième et dernier mandat du président Kabila (décembre 2016), le pays court toujours le risque de replonger dans la violence.

 

 

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