CEDEAO: Le Maroc se rapproche de la future monnaie africaine

Par BAKALA KANE

L’adhésion du Maroc au sein de la CEDEAO avance à grands pas. Son officialisation interviendra lors du sommet de l’organisation le 16 décembre prochain à Lomé au Togo. En attendant la bonne nouvelle cette semaine vient du président de la commission de la Communauté, Marcel de Souza, qui annonce que Mohammed VI confirme l’adhésion de son pays à la future monnaie panafricaine qui interviendra d’ici une dizaine d’années.

Pour les observateurs, le souverain chérifien donne ainsi l’exemple d’une intégration franche pour l’avenir du continent et confirme sa vision panafricaine, un vieux rêve des Pères fondateurs de l’Union africaine.

C’est une question de quelques mois seulement. Le 16 décembre prochain, les chefs d’Etat de la CEDEAO vont accueillir dans la capitale togolaise le roi du Maroc. En tant que 16 ème pays membre, c’est un poids lourd du Maghreb qui va bousculer ainsi les habitudes au sein de l’organisation régionale. Mais surtout apporter une dimension panafricaine un vieux rêve des fondateurs de l’Union africaine. C’est le sens de l’annonce faite cette semaine par le président de la Commission, Marcel de Souza sur son adhésion à la future monnaie de la CEDEAO.

Cette possibilité du Maroc d’abandonner sa monnaie nationale le Dirham est un signal d’intégration et un exemple de vision panafricaine du continent. Au-delà de la dimension économique, c’est la réconciliation des peuples africains dans toute leur dimension historique. Nul doute que le Maroc dispose des atouts que la plupart des pays membres n’ont pas. Sa présence économique dans plusieurs pays n’est plus à démontrer, en particulier au niveau des banques avec Ahijariwafa Bank dans la moitié des états de la CEDEAO et la BMCE dans le groupe Bank of Africa, dans 8 pays de l’Union monétaire Ouest-africaine (UEMOA).

Sans oublier ses nombreux projets de développement dans l’agriculture, la pêche et les télécommunications dans plusieurs pays. C’est un grand partenaire qui va renforcer un marché de plus de 340 millions de  consommateurs. Hormis l’harmonisation monétaire, le Maroc devra relever le défi de l’harmonisation tarifaire. Un gros chantier qui l’attend puisque le Maroc dispose actuellement de 17800 lignes tarifaires alors que la CEDEAO est à 6000. Pour l’instant les marocains vont pouvoir profiter dans quatre mois de la libre circulation des biens et services, des capitaux et des personnes. La grande perdante de tous ces avantages c’est la Mauritanie qui a préféré un partenariat au lieu d’une réintégration. La Tunisie est dans l’expectative en attendant de frapper à la porte.

 

 

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