Kenya : le premier pays africain qui annule la présidentielle

Par BAKALA KANE

Annulation du scrutin du 8 août dernier pour des irrégularités. C’est le verdict cette semaine à Nairobi de la Cour suprême, qui avait été saisie par l’opposition. Rebelote dans deux mois. Une première dans l’histoire du continent saluée par le monde entier. Et pour les observateurs, c’est le triomphe avant tout de la justice avant celle de l’opposition kenyane.

Un fair-play du président sortant, Uhuru Kenyata. C’est une victoire de la démocratie dans un pays qui a failli basculer dans une guerre civile. Cette décision soulève également la question des observateurs étrangers rarement critiques sur le déroulement des élections.

Les Kenyans sont appelés dans deux mois à retourner aux urnes pour élire leur président, suite à l’annulation du scrutin du 8 août dernier par la Cour suprême pour des irrégularités contestées par le principal candidat de l’opposition. Une décision que le président sortant, Uhuru Kenyanta, gagnant a finalement acceptée pour sauver certainement son pays d’une guerre civile en gestation.

C’est la première fois en Afrique que des présidentielles soient annulées par l’instance suprême des élections, d’habitude toujours inféodée au pouvoir en place. Une décision historique saluée par le monde entier et qui continue de défrayer les chroniques cette semaine dans toutes les capitales africaines.

Pour les observateurs, c’est avant tout le triomphe d’un Etat de droit auquel aspire tous les kenyans. Une indépendance du troisième pouvoir sans précédent dans le pays. C’est une victoire de l’opposition pour la deuxième fois victime de l’incompétence de la commission électorale. C’est la victoire de la démocratie dans un pays où régulièrement chaque scrutin est entaché de fraudes électorales. Une maturité qui pourrait conduire après le scrutin décisif dans deux mois à une refonte du système électoral à laquelle appelle de tous ses vœux l’opposition kenyane.

Enfin, cette première africaine soulève la question des observateurs étrangers dont le statut dans le déroulement des élections inquiète les observateurs. Un chantier qui interpelle toutes les démocraties africaines et auquel le leader de l’opposition devra amorcer un début de solution.

 

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