Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU se penche sur les cas de la RDC et de la Côte d’Ivoire

Le Conseil des droits de l’homme a débuté, à la mi-journée de ce mardi 20 juin à Genève, l’examen des questions liées à l’assistance technique et au renforcement des capacités, en tenant successivement son débat interactif avec l’Expert indépendant sur le renforcement des capacités et la coopération technique avec la Côte d’Ivoire dans le domaine des droits de l’homme, M. Mohamed Ayat, et son débat interactif sur l’assistance technique pour la République démocratique du Congo, en présence du Haut-Commissaire aux droits de l’homme, M. Zeid Ra’ad Al Hussein.

La République démocratique du Congo, par la voix par son Garde des Sceaux et Ministre de la justice, ainsi que la Côte d’Ivoire ont fait des déclarations en tant que pays concernés.

M. Ayat a présenté son rapport sur sa cinquième visite en Côte d’Ivoire, effectuée du 10 au 17 janvier 2017, en soulignant que cette visite avait a coïncidé avec la mise en œuvre de certains amendements de la Constitution adoptée par référendum le 30 octobre 2016.  L’Expert indépendant a déclaré d’emblée que la fin de son mandat et de celui de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire, à la fin de ce mois de juin 2017, était un gage de la confiance de la communauté internationale, fondée sur le constat des avancées enregistrées par la Côte d’Ivoire en matière de rétablissement de la sécurité et de la promotion des droits de l’homme.  Un autre gage de cette confiance est la récente élection de ce pays comme membre non permanent du Conseil de sécurité.

Les délégations qui se sont exprimées dans le cadre de ce débat se sont félicitées de la réforme institutionnelle, de la tenue d’élections et des mesures de consolidation de l’état de droit et de reconstruction après la crise en Côte d’Ivoire.  Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance s’est toutefois inquiété du niveau de violence à l’égard des enfants, estimant à 17% le nombre d’élèves victimes de viols et à 73% celui des enfants victimes de violence physique.  Nombre d’organisations non gouvernementales ont considéré, quant à elle, que l’impunité demeurait l’un des principaux problèmes de la Côte d’Ivoire.

Au sujet de la République démocratique du Congo, où deux experts de l’ONU ont été tués récemment, M. Zeid a utilisé des mots très forts pour décrire les atrocités commises dans le Kasaï central et oriental et mettre en garde contre une détérioration future et ses graves conséquences.  Le Haut-Commissaire a exhorté le Conseil à déployer une enquête internationale indépendante sur la situation des droits de l’homme dans le Kasaï en coopération avec les autorités, le Haut-Commissariat et d’autres institutions des Nations Unies.  Ce mécanisme pourrait établir les faits, déterminer les responsabilités individuelles et favoriser la traduction des auteurs des atrocités devant les tribunaux.  Le Haut-Commissaire a dit demeurer également en contact avec la Cour pénale internationale.

De nombreuses délégations** se sont exprimées dans le cadre du débat sur la République démocratique du Congo.  Ont vigoureusement été condamnées les violences et violations des droits de l’homme qui ont été commises par toutes les parties au Kasaï depuis août 2016 et qui ont forcé 1,3 million de personnes au déplacement, dont plus de 30 000 vers l’Angola.  A été réclamée la mise en place d’un mécanisme d’enquête international pour faire la lumière sur de nombreuses atrocités, notamment sur la découverte de plus de quarante fosses communes.

La République démocratique du Congo a exercé son droit de réponse.

Le Conseil poursuit ses travaux en milieu d’après-midi en tenant son débat annuel sur la coopération technique pour la promotion et la protection des droits de l’homme, qui a cette année pour thème : « Une décennie de coopération technique et de renforcement des capacités au Conseil des droits de l’homme : difficultés rencontrées et voie à suivre ».

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