RDC : 17 ans après, quels acquis pour Joseph Kabila ?

Par GUY MOMAT

Environ une semaine après une conférence de presse-bilan intervenue 5 ans après son dernier face à face avec la presse, « la conversation avec le président », tel que ce dernier a voulu qualifier l’événement, continue de susciter diverses réactions. Si pour Human Rights Watch, Kabila « dédaigne la crise politique sur fond de nouvelles répressions », préférant ainsi ne dresser qu’un tableau sombre du bilan du chef de l’Etat congolais, en se basant sur la répression des manifestations politiques de l’opposition et de l’église catholique, d’autres lectures sont faites par des analystes politiques congolais, à l’instar de Guy Momat. Pour ce journaliste et analyste politique, il faudrait plutôt considérer la réunification de la RDC comme l’un des acquis majeurs des 17 ans de Joseph Kabila à la tête de la RDC.

Guy Momat, Journaliste et Analyste politique.

Quatre jours après son point de presse, l’actuel Président de la République, Joseph Kabila, fait l’objet de quelques attaques d’arrière-garde dans certains médias étrangers bien connus et dans les réseaux  sociaux,  de la part de certains Congolais qui, du reste, ont décidé de vivre dans le passé. Ils préfèrent demeurer foncièrement Zaïrois, avec tout un chapelet d’anti-valeurs : le mensonge, la médisance, l’injure facile, l’intoxication, la manipulation et que sais-je encore.

Des princes de l’église catholique Romaine, en passant par des politiciens de l’opposition dite « radicale », tous ont démontré ces derniers jours que lorsque la haine envahit le cœur de quelqu’un, ni sa qualité, ni son sens de raisonnement, moins encore son sentiment humain, ne représentent plus grand chose à ses yeux. 

Sinon, comment comprendre qu’après cette « conversation avec le Président », comme lui-même a voulu la définir, ce rendez-vous avec la presse, une première après plus ou moins six ans, et au cours de laquelle, Joseph Kabila, s’est attardé sur des questions essentielles concernant la survie de toute une nation, notamment, l’intégrité territoriale, la souveraineté nationale, que l’on retrouve des personnes qui, au lieu d’analyser froidement les points évoqués, tentent plutôt d’orienter l’opinion congolaise vers le superficiel.

N’avez-vous pas entendu des déclarations du genre : « Où était-il, quand nous étions Zaïrois ? », « le Pape François a demandé à l’église d’être à coté du peuple », « l’heure a sonné pour que le médiocre et illégitime dégage »,  ou encore, le terme logorrhée, sorti de la bouche d’un prélat. Très pathétique !!!

Mon texte s’adresse en premier à ces milliers de Congolais  sur les  80 millions que compte notre pays, ceux de la diaspora qui, depuis l’arrivée du nouveau régime, font un effort pour devenir Congolais. Sont également concernés, ces Zaïrois que le Président de la République n’a pas su transformer en 17 ans, mais dont il garde confiance, qu’ils pourront un jour prendre le chemin de la raison. 

Ce vendredi 26 Janvier 2018, c’est un Président de la République de 46 ans qui, à travers la presse nationale et internationale réunie au Palais du Peuple, décide de confronter tout un peuple avec son passé récent, qui remonte au 26 janvier 2001, le jour où à 29 ans, il a prêté serment, en qualité de 4ème Président de la République, dix jours après le lâche assassinat de son prédécesseur et défunt père, Laurent Désiré Kabila. 

Comme on peut bien le constater, le lieu et la date ne sont pas fortuits. C’était le moment le mieux indiqué pour qu’il dresse le bilan de ses 17 ans de pouvoir et mettre ainsi fin aux nombreux mensonges, longtemps répandus par ses détracteurs internes et tous ses ennemis à l’extérieur du pays qui, tous à l’unissons, ne jurent plus que par sa tête. Le message qu’il a voulu transmettre à travers cette « conversation avec le Président » est très simple : « À mon arrivée au pouvoir, à 29 ans seulement, j’avais une vision claire pour transformer ce vaste pays en lambeaux, au coeur du continent, 80 fois plus vaste que la Belgique et aux multiples défis ». 

Dans cette optique, c’est un Joseph Kabila très serein, mais déterminé qui informe ses compatriotes qu’à son accession à la magistrature suprême, comme un capitaine d’un bateau en haute mer,  il avait bel et bien son tableau de bord pour faire face à toutes sortes d’intempéries. Son tableau de bord, il l’appelle  » les priorités des priorités ». Il s’agit de (1) la réunification du pays, (2) la pacification du pays, (3) la relance du processus des négociations, (4) la stabilisation du cadre macro-économique et (5) d’amener le pays vers les élections. 

De toutes ses priorités, l’une d’entre elles doit être considérée comme un acquis majeur pour la République qu’il compte léguer aux générations futures : la réunification du pays. Par devoir de mémoire, voici la parole du Président sur la question, afin que personne ne l’ignore ou ne l’oublie : « Je constate que depuis des années, on vous a tout dit, tout dit alors, sauf la vérité. On vous a beaucoup parlé de la République Démocratique du Congo, de tout ce qui est négatif, et jamais de ce qui se passe de positif dans notre pays ».

 

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