RDC: Elections, la diaspora entre dans la danse

Il apparaît de plus en plus que ce n’est pas en 2017 que les élections se tiendront en République démocratique du Congo. En tout cas, il faudrait pour cela un véritable miracle. N’en déplaise aux leaders d’une opposition de plus en plus en mal de stratégies. Régulièrement mise à l’écart au cours des dernières élections, la diaspora congolaise semble s’organiser et vient de lancer une campagne citoyenne, baptisée « Pas d’élections sans l’enrôlement des congolaise de l’étranger ».

Pour mémoire, les revendications de la diaspora congolaise se sont cristallisées après les premières élections de 2006 et ont abouti à la création d’un ministère des congolais de l’étranger, remis au goût du jour en 2014. Très dynamique et probablement la plus grande du continent africain avec entre 2 et 7 millions de personnes, la diaspora congolaise, répartie entre la France, la Belgique, l’Allemagne, l’Angleterre, les Pays-bas, le Canada et les Etats-Unis, représente tout de même une force financière de premier ordre pour la RDC. En effet, la contribution des congolais de l’étranger à l’économie locale ne souffre d’aucune contestation possible. Selon le magazine des Nations Unies « Afrique renouveau », les transferts de fonds réalisés par les nationaux résidant hors des frontières congolaises ont atteint un montant record de 9 milliards de dollars US sur l’année en 2011, soit : près de la moitié du PIB local, un peu plus de l’équivalent du budget de l’état et plus de quatre fois l’aide publique au développement en RD Congo.

C’est fort de tous ces atouts que son Coordonnateur, Guy Momat a lancé officiellement depuis le 18 août cette campagne.

Il s’explique: « Pendant deux élections consécutives en RDC (2006 et 2011), les congolais de l’étranger ont été privés de leur droit de vote, par la faute du législateur, qui conditionnait l’exercice de ce droit par la présence physique sur le territoire national.

A l’issue des concertations nationales de 2013, l’option a été levée pour rendre effectif le droit de vote pour les congolais vivant à l’étranger, à travers une de ses recommandations. Cette volonté des participants clairement exprimée aussi par le président de la République, s’est matérialisée avec l’adoption des lois y relatives au niveau de l’Assemblée nationale. Il s’agit notamment, de la nouvelle loi électorale de janvier 2015 et la nouvelle loi sur l’identification et l’enrôlement des électeurs en RDC de juin 2016, qui donnent désormais, la possibilité aux congolais vivant à l’étranger de voter leur future président de la République dans n’importe quel coin du monde, où qu’ils se trouvent.

Par ailleurs, il convient de souligner que la décision de la refonte totale du fichier électoral dont les opérations d’enrôlement actuelles en constituent la substance, a été prise à l’issue de l’audit diligenté par les experts de la CENI et ceux de l’OIF. Ces derniers, dans leurs conclusions, avaient recommandé l’enrôlement des nouveaux majeurs et des congolaise de l’étranger, présentés comme la plus grande innovation dans le système électorale congolais.

C’est dans le but de réclamer l’application de la loi, face au silence constaté, quant à l’enrôlement des congolais de l’étranger, étape essentielle, dans la constitution du corps électoral, que la diaspora Congolais unifiée, DCU, au travers de son Coordonnateur, Guy Momat, a pris la décision d’initier une campagne citoyenne ayant pour thème « Pas d’élections sans l’enrôlement des congolais de l’étranger ».

Cette démarche citoyenne vise à exiger de la Commission Electorale Nationale Indépendante CENI de se conformer aux prescrits des dites lois, en rendant public la date du début des opérations d’identification et d’enrôlement des congolais vivant à l’étranger. Par ailleurs, la DCU se fait le devoir d’alerter la CENI, l’opinion publique congolaise et internationale, le Président de la République, le CNSA, l’Assemblée nationale et le Gouvernement de la République sur ce fait : ne pas enrôler les congolais vivant à l’étranger sans au préalable modifier la loi électorale de janvier 2015 et celle relative à l’identification et l’enrôlement des électeurs de juin 2016 en leur état actuel, représentera une menace sérieuse sur le fichier électoral, tel que décrit plus haut, et même sur le reste du processus électoral. En d’autres termes, la DCU, avec le soutien des autres forces vives internes et au sein de la diaspora se réservera le droit d’initier des actions judiciaires en annulation aussi bien du fichier électoral lui-même, que des différents scrutins. »

 

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