RDC : Fayulu relâché, Kabund en garde à vue après la marche interdite

Le patron de la police de la ville de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo, contacté par Radio Okapi, a affirmé que Matin Fayulu et Bertrand Ewanga, opposants et députés nationaux interpellés, ont été relâchés parce que jouissant de l’immunité parlementaire. Par contre, le secrétaire général de l’UDPS, Jean-Marc Kabund est maintenu en à garde en vue.

Les forces de sécurité n’y sont pas allées de main morte, la police avait averti: « nous serons sans pitié, pas d’attroupement de plus de cinq personnes« . De son côté, le gouverneur de la ville de Kinshasa, tout comme ses collègues des autres provinces n’ont pas autorisé cette marche appelée par l’opposition.  C’est ainsi que le secrétaire général de l’UDPS Jean-Marc Kabund et le président du parti politique de l’opposition ECIDE Martin Fayulu ont été interpellés par la police ce jeudi 30 novembre à Kinshasa.

A l’est du pays, cinq militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA) ont été arrêtés, jeudi 30 novembre à Beni (Nord-Kivu). Treize autres sont tombés dans les filets des forces de l’ordre à Kasindi, une commune frontalière de l’Ouganda.
 
A Beni, ces militants ont été arrêtés alors qu’ils tentaient de braver le dispositif mis en place par l’armée et la police, notamment au Rond-point Kanzuli Nzuli-lieu prévu pour le début de la marche-, au Boulevard Nyamwisi et au Rond-point Nyamwisi. Les forces de l’ordre ont étouffé la manifestation.

Deux  journalistes qui voulaient couvrir leur manifestation ont été brutalisés au moment de leur interpellation avant d’être relâchés. Dans la ville, les activités étaient à l’arrêt dans l’avant-midi.
 
A Kasindi, la police a dispersé les manifestants qui sont descendus dans la rue. Treize parmi eux ont été arrêtés.

A Butembo, la ville est également quadrillée par les forces de défense et de sécurité et toutes les activités commerciales ont été paralysées. Les organisateurs de la marche disent avoir renoncé à leur manifestation à la suite d’une menace d’attaque des Maï-Maï sur Butembo.

La marche programmée par le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement jeudi 30 novembre à travers la RDC a ainsi été empêchée par la police dans plusieurs villes du pays. Quelques arrestations ont été rapportées parmi les manifestants.

La police nationale congolaise (PNC) a interpellé six membres du Rassemblement de l’opposition à Kalemie (Tanganyika), alors qu’elles participaient à une manifestation de l’opposition visant à réclamer le départ du président Kabila au 31 décembre.

L’opposition signale l’arrestation à Mbuji-Mayi de Denis Kalombo, coordonnateur du Rassemblement et secrétaire fédéral de l’UDPS au Kasaï-Oriental. Il est  gardé à l’inspection provinciale de la police.

Quatre membres de la LUCHA ont aussi été arrêtés dans la même ville, a ajouté Bruno Kabangu, un autre responsable de l’UDPS, citant «Junior Mpiana, Jean Claude Tshamala, Barnabé et Alain Kalala»

Une personne été blessée dans la cité d’Uvira (Sud-Kivu) lorsque la police tirait à balles réelles pour disperser les manifestants. Quelques cas de blessés ont encore été enregistrés dans la commune d’Ibanda à Bukavu. Des organisations des femmes sont descendues dans la rue pour répondre à l’appel du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement pour contester le calendrier électoral et exiger le départ du président Kabila en décembre 2017.

Quelques journalistes ont également été poursuivis par les policiers et un reporter de Radio Okapi, brutalisé. Les policiers lui ont ravi son téléphone, de l’argent et son enregistreur.

Cinq militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA) ont été aussi arrêtés, à Beni (Nord-Kivu) et treize autres à Kasindi, une commune frontalière de l’Ouganda. Dans la ville de Beni, les activités ont été paralysées dans l’avant-midi.

Dans la même province, le dispositif policier déployé dans presque tous les quartiers chauds de Goma aurait dissuadé les manifestants. Ainsi, tout l’avant midi la ville a ressemblé à une journée «ville morte». Des mouvements spontanés des jeunes ont été observés dans certains coins, notamment sur la route ULGL et devant l’Université «Campus du Lac ». Ils ont barricadé la route par des pierres ou des pneus brulés. Quelques coups de feu ont été entendus dans ces endroits.

Au Kongo-Central, près d’une vingtaine de membres de l’UDPS de Matadi accompagnés d’une foule importante, ont été bloqués par les éléments de la police au niveau du rond-point Mvuadu dans la commune de Matadi. Ils n’ont pas pu organiser leur manifestation.

La circulation a été timide dans plusieurs points de la ville de Kinshasa. Aucun incident majeur n’est signalé, sauf du côté du campus de l’Université de Kinshasa où des coups de feu ont été entendus au niveau de l’Intendance aux alentours de 7 heures-8 heures.

Aux dernières nouvelles, le secrétaire général de l’UDPS, Jean-Marc Kabund a été libéré, après une garde à vue de quelques heures.

 

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