RDC : La Radio Télévision Chrétienne de Kananga aurait été attaquée par des éléments des forces de l’ordre

Par STELLA ABAYA KOMBE

Munis d’aucun document, des hommes armés, non autrement identifiés, ont mis à sac la Radio Télévision Chrétienne de Kananga, dans la nouvelle province du Kasaï Central, en proie à l’insécurité créée par la milice Kamwina Nsapu.

Cette horrible scène s’est passée aux premières heures de ce samedi 05 août 2017, selon l’alerte donnée par un responsable d’une association locale des journalistes.

Le directeur de la Radio Télévision Chrétienne, Sosthène Kambidi, affirme que « des hommes habillés en tenue de policier ont agi sur ordre du maire de Kananga », Mwamba Kantu Ka Njila, nommé tout récemment par le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary.

Monsieur Mwamba Kantu ka Njila aurait envoyé ses hommes à la recherche du journaliste José Mbuyi, absent au moment des faits. Il serait sorti de locaux de la Radio juste après son journal de 6h00 alors que ses bourreaux sont arrivés quelques minutes après à 06h45. Sosthène Kambidi renseigne que José Mbuyi a diffusé un reportage « sur les tracasseries orchestrées par par le maire sur l’ensemble de la ville, récoltant ainsi des taxes montées de toute pièces ».

Lors de leur expédition punitive, ces hors-la-loi n’ont rien apporté avec eux. Ce qui serait perçu comme une preuve de plus du caractère dangereux de l’acte posé. « Les hommes en uniforme n’ont rien pris, mais ils ont cependant renversé la table de mixage, dispersé la paperasse ainsi que des effets se trouvant dans salle de rédaction », rapporte un technicien trouvé sur place, d’un air inquiet.

« Présentement, c’est le silence radio. Il est inutile de chercher la RTC sur la bande FM au chef-lieu du Kasai Central », déplore un activiste de la société civile.

 

Pour rappel, les attaques contre les journalistes deviennent monnaie courante. Le 31 juillet lors de la marche organisée par le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA), quelques journalistes avaient été arrêtés puis libérés à Kinshasa et dans d’autres villes du pays. Les organisations qui militent pour les droits de journalistes, telles que Reporter sans Frontière, Journaliste en danger et même l’Association des médias en ligne de la RDC avaient vertement critiqué les dérapages des hommes en uniforme, recommandant au gouvernement congolais de respecter la liberté de la presse, qui inclue les droits du journaliste à informer.

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