RDC : Panique à Bukavu, des coups de feu secouent la ville !

Par DAVID BYAMUNGU

Le sommeil des habitants de la capitale du Sud-Kivu, Bukavu, a été interrompu ce dimanche matin du 5 novembre par de violentes détonations d’armes légères et lourdes dans les quartiers Muhumba et Nguba, dans la commune d’Ibanda. Depuis 5 h 30′ locales, Les militaires des FARDC échangent des tirs avec des éléments commis à la garde de Abbas Kayonga, ancien coordonnateur de la cellule de lutte contre la fraude minière.

Selon plusieurs sources locales, il s’agit  d’une opération militaire qui visait à neutraliser la garde de l’ancien coordonnateur de la cellule de lutte contre la fraude minière Abbas Kayonga, dont la garde continue à manifester une certaine résistance. En effet, cet ancien officier du groupe armé FRF détient une quarantaine d’hommes, pour la plupart d’anciens FRF (qui avaient été versés dans les FARDC) pour sa garde rapprochée. Il avait été nommé par l’ancien gouverneur du Sud-Kivu Marcellin Cishambo pour coordonner la cellule anti-fraude. Soupçonné de beaucoup de magouilles jusqu’au soir du 2 novembre dernier, l’actuel gouverneur Claude Nyamugabo l’a suspendu et révoqué de ses fonctions, et a exigé que sa garde lui soit retirée. Les deux personnalités sont alors entré en conflit, et ont entamé un bras de fer, « Claude Nyamugabo reçoit des menaces de toutes sortes par téléphone depuis sa décision« , selon des sources du gouvernorat.
Samedi 4 novembre au matin, un message de Abbas Kayonga a été relayé par certains médias à Bukavu, dans lequel il déclare craindre pour sa sécurité si sa garde lui est retirée, vu la délicatesse du secteur anti-fraude dans lequel il travaillait.

Selon Kayonga, joint au téléphone ce dimanche matin, alors qu’il négociait avec la police pour le retrait de sa garde rapprochée, un escadron de l’armée est allé le prendre de force, il y a alors eu des échange de coups de feu, qui ont provoqué des blessés de part et d’autre. Il affirme même avoir récupéré des armes des éléments de l’ armée, et sollicite d’être sécurisé et évacué par la Monusco. Cette dernière est du reste présente sur le lieu des tirs pour tenter de calmer la situation.

Des observateurs à Bukavu affirme pour leur part que  » la prétendue crainte de Abbas pour sa sécurité n’a pas de rapport avec ses fonctions mais plutôt son passé criminel dans cette ville de Bukavu: invasion Nkunda- mutebusi, massacres des officiers congolais à  l’aéroport kavumu, City 2, enlèvements etc. L’histoire l’a rattrapé ». Aux dernières nouvelles, la Monusco a pu évacuer Abbas Kayonga, qui se trouve présentement dans ses installations.

Abbas Kayonga est tutsi munyamulenge. A Bukavu, on craint que les affrontements ne dégénèrent à cause du soutien qu’il pourrait obtenir de certaines personnalités de son ethnie. On observe un déploiement impressionnant de militaires dans la ville.

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