Sahara occidental : l’ONU relance le dialogue entre les belligérants

Par BAKALA KANE

Le nouvel émissaire de l’ONU s’apprête à prendre son bâton de pèlerin pour relancer le processus de paix au Sahara occidental. Horst Koehler est attendu au Maroc cette semaine avant la Mauritanie et l’Algérie. Cette offensive diplomatique intervient au moment où la tension entre Rabat et Nouakchott est en chute libre d’un côté, et de l’autre au moment où Alger et Nouakchott traduisent dans les faits l’axe routier Tindouf – Zouérate qui ouvre de nouvelles perspectives économiques entre les deux pays.

C’est sur ce fond de calme apparent que le diplomate Onusien va tenter de convaincre le Maroc et le Front Polisario de reprendre le dialogue interrompu depuis 2012. Horst Koehler est une grande personnalité politique allemande qui va tenter de concilier deux positions inconciliables pour l’instant. Le Maroc qui tient à l’autonomie du Sahara Occidental qu’il administre depuis la marche verte en 75 et le Front Polisario qui a déclaré l’indépendance de la RASD en 76 et reconnue par l’OUA en 84.

Le nouvel émissaire de l’ONU a du pain sur la planche, avec une première étape chez le souverain chérifien qui vient de gagner deux batailles diplomatiques en réintégrant la grande famille africaine (l’UA) et en intégrant la CEDEAO. Fort de tous ces soutiens, Mohammed VI est quasi serein pour écouter Horst Koehler. La prochaine étape de Nouakchott est importante parce que le rapprochement de la Mauritanie à la RASD depuis l’arrivée au pouvoir d’Ould Aziz en 2009 inquiète Rabat. Une position qui remet en cause la neutralité de Nouakchott suite au coup d’Etat de 78 qui annulait les accords tripartites de Madrid pour le partage de l’ex colonie espagnole.

Dans un contexte de baisse de tension entre le Maroc et la Mauritanie qui viennent de régler un différend diplomatique, le nouvel émissaire de l’ONU trouvera un terrain favorable au dialogue avant l’étape la plus difficile à Alger, soutien indéfectible du Polisario et qui abrite les réfugiés sahraouis de Tindouf. Une localité qui va servir désormais de bouclier économique entre Nouakchott et Alger pour isoler Rabat de ses partenaires sahéliens. Le président Bouteflika malade ne change rien à la donne politique. L’Algérie comme l’ONU est attachée au principe des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Depuis 2012 le processus de paix semble piétiner et ce conflit du Sahara occidental a beaucoup impacté l’Union du Maghreb arabe en quête d’un élargissement aux autres pays africains. Le diplomate Onusien devra convaincre surtout les belligérants à reprendre langue pour la paix dans cette région.

 

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