La mobilité internationale des étudiants africains en croissance continue

La mobilité des étudiants africains continue de croître. Un étudiant sur dix  en mobilité internationale est africain. Avec 458 302 étudiants en mobilité internationale diplômante en 2015 (en augmentation par rapport à 2013 de + 17 %), l’Afrique représente environ un étudiant mobile sur dix dans le monde, avec un taux de mobilité deux fois plus élevé que la moyenne mondiale.

Une note de Campus France confirme ces statistiques tout en précisant que « cette mobilité d’un continent dynamique masque toute fois de grandes disparités entre les 53 pays concernés, dans l’ampleur des flux et les multiples raisons de la mobilité. Elle peut être souhaitée dans le cadre d’une recherche de compétences ou d’expériences de vie, ou subie faute d’offre locale, ou encore résulter de tensions dans le pays qui ne permettent plus de suivre des études dans de bonnes conditions. Près d’un étudiant mobile africain sur 5 est originaire du Maghreb (18 %), et si l’on ajoute le Nigéria, le Cameroun, le Zimbabwe et le Kenya, ces 7 pays représentent la moitié de la mobilité du continent. La moitié des étudiants africains mobiles sont issus des pays où le français est pratiqué contre 45 % pour les pays anglophones. La langue natale joue un rôle important dans le choix de la destination d’études, et la francophonie attire une proportion inférieure de francophones à celle des anglophones attirée par les pays anglophones (61 % vs 68 %). » 

L’analyse détaillée des destinations d’études met en lumière un rapide mouvement de diversification, estime Campus France dans sa note, précisant que si l’Europe reste la priorité (49 %), elle perd du terrain au profit de la mobilité intracontinentale (21 %), en particulier vers l’Afrique du Sud, le Ghana, la Tunisie ou le Maroc. Le Moyen-Orient, particulièrement l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis, a récemment renforcé son attractivité en développant une offre spécifique de bourses d’études islamiques. La Turquie, l’Ukraine et l’Inde font également une forte percée sur les pays subsahariens. La Chine qui ne publie pas ses chiffres est probablement en nette progression. »

      

Qu’en-est-il de la France ?

Les étudiants africains y représentent à eux seuls 43 % des étudiants accueillis en mobilité d’études dont la moitié originaires du Maghreb, avec une progression des effectifs désormais plus lente que pour les autres continents d’origine, conclut la note de Campus France. « Si les étudiants africains fréquentent plus encore que les autres étudiants internationaux les universités (78 %), ils sont de plus en plus nombreux à intégrer les écoles d’ingénieurs (5,4 %), les écoles de management (4,9 %) ou les autres écoles (spécialisées, artistiques, CPGE…). Un choix très variable selon la nationalité des étudiants. Dans ce contexte de plus en plus diversifié, avec 133 893  étudiants africains inscrits dans son enseignement supérieur en 2015, la France bénéficie de la dynamique du continent et reste largement la destination préférée de ces étudiants, à un niveau très nettement supérieur à celui des trois autres principales destinations (États-Unis, Afrique du Sud et Royaume-Uni). Si elle en accueille chaque année un peu plus, force est de constater qu’une proportion croissante se tourne cependant vers d’autres destinations : Arabie Saoudite, Canada, Italie, Ukraine et Émirats Arabes Unis. Une étude récente de Campus France sur les étudiants africains conclut à l’attractivité de la France, comme à la qualité reconnue de son enseignement, malgré une difficulté perçue à venir y étudier et le regret de ne pouvoir y compléter sa formation académique par une première expérience professionnelle même limitée dans le temps. La très grande majorité considère avoir au moins autant de perspectives de réussite professionnelle dans son pays. Le séjour en lui-même reste largement apprécié, au-delà des espérances initiales pourtant grandes, et fait des étudiants eux-mêmes les premiers prescripteurs et meilleurs ambassadeurs de la destination France. »

       

Dans un éditorial publié en février 2017, Béatrice Khaiat, Directrice générale de Campus France déclare qu’ « accueillir des étudiants internationaux en France procure des avantages multiples, stratégiques et durables : apport de connaissances internationales (en France 4 doctorants sur 10 sont étrangers) indispensables pour la recherche et l’innovation, [le] développement de la francophonie, [le] partage de valeurs [et] le maillage d’un réseau d’alumni. Tous ces facteurs concourent au renforcement de la stratégie d’influence de [la France] par la création des liens durables entre la France et ces étudiants. Avantage supplémentaire pour la France, l’apport économique financier annuel des étudiants étrangers durant leur séjour d’études approche les 5 milliards d’euros. Dans cet univers en constante recomposition, la France dispose de solides atouts. En premier lieu, un réseau de 255 Espaces et Antennes Campus France dans 121 pays permet de convaincre les étudiants étrangers candidats à une mobilité d’études de choisir la France. Autant de relais de proximité pour promouvoir l’enseignement supérieur français, faciliter la mise en place des programmes d’échanges, informer et orienter, relayer les informations utiles avant le séjour, préserver le lien avec les alumni après le retour au pays. La qualité reconnue de l’enseignement supérieur français et de la recherche présente également un fort atout, renforcé par le fait que le coût des études universitaires est pris en charge par l’État. Par ailleurs, les évolutions amorcées cette année par la loi sur le droit des étrangers, la politique des guichets uniques, les formations en anglais, notamment, concourent à un meilleur accueil des étudiants internationaux. Le contexte actuel peut encore davantage favoriser [la France] : les annonces faites aux États-Unis comme au Royaume-Uni vis-à-vis des étudiants étrangers pourraient inciter étudiants, parents, et même les gouvernements finançant des programmes de bourses, à réorienter leur choix vers la France comme destination d’études. Enfin, les établissements d’enseignement supérieur français se mobilisent pour rendre les études en France toujours plus attractives. »

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