RDC : L’un des grands camps de déplacés du Nord-Kivu ferme ses portes

Par JEANRIC UMANDE MWENGE

Le camp de Mugunga 3 s’est vidé dimanche 30 juillet de ses habitants. « Il n’y a plus personne », assure un membre du gouvernement provincial du Nord-Kivu. A perte de vue, c’est un espace gigantesque où l’on peut encore apercevoir quelques taudis cassés. L’un de plus grands qui entourait depuis 2015 Goma, la capitale de la province meurtrie du Nord-Kivu (Est de la RDC), confirme un responsable humanitaire. Depuis vendredi 28 juillet, les déplacés du camp de Mugunga 3 avaient commencé à quitter et à regagner leurs milieux d’origine. Uniquement trois jours (28 au 30 juillet 2017) leur avaient été accordés par les autorités provinciales à travers la Commission Nationale des Réfugiés (CNR/Nord-Kivu) pour vider le lieu.

Selon le chef de bureau et chargé des déplacés internes au sein de la CNR, Marchal Mwenyemali, la mesure de fermeture du camp de Mugunga 3 a été prise faute de moyens suffisants pour les prendre en charge. Autre argument utilisé par les autorités congolaises, le retour effectif de la paix dans les milieux de provenance des concernés. De Walikale en passant par Masisi, Rutshuru et même Nyiragongo, la paix est déjà effective. Toutefois, Marchal Mwenyemali assure que ces déplacés ont un choix à faire, soit s’intégrer dans la société à Goma, soit être re-localisés dans un autre camp loin du chef lieu du Nord-Kivu.

De son côté, la Commission Nationale des Réfugiés indique que le processus qui se matérialise à ce jour a été amorcé depuis 2015 et va se poursuivre sur toute l’étendue de la province. « C’est dans le cadre d’une solution durable que nous venons de fermer ce camp des déplacés qui regorge plus de 360 personnes venues de Walikale, Masisi, Nyiragongo et Rutshuru et qui viennent de passer 7 ans dans ce camp » précise Marchal Mwenyemali.

Des pleurs ont été entendus. Aux yeux des déplacés, c’est une décision qui les contraint de quitter le camp sans préavis. Un père de famille réfugié s’est indigné que lui et sa famille soient délogés de ce camp sans être avisés et sensibilisés au préalable. « Je vais rentrer chez moi avec ma famille. On vivait dans de conditions insalubres. Il y a eu des morts, suite aux mauvaises conditions dans lesquelles nous vivions, mangions et dormions », dit-il, larmes aux yeux.

D’après la commission nationale des réfugiés, 13 autres camps sont visés par cette mesure de fermeture au Nord-Kivu. Il s’agit entre-autres de Lushebere, Nyabiondo, Bulengo et Bwende dans le territoire de Masisi.

Pour mémoire, le camp Mugunga 3 a été fermé un jour après le passage au Nord-Kivu de la Secrétaire générale adjointe de l’ONU. Amina Mouhamed s’était entretenue avec certains déplacés sur leurs conditions de vie dans ce camp, conditions que son équipe a jugé très déplorables.

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