Sahara Occidental : l’UA entre le marteau et l’enclume

Par BAKALA KANE

Après quelques jours du 30ème sommet de l’UA à Addis Abeba, le conflit du Sahara Occidental revient sur la scène africaine cette semaine dans la presse. Alors que le Maroc ne cache plus son intention d’écarter la RASD de la grande famille africaine en perspective d’une motion d’exclusion, la RASD tente de persuader Rabat de renoncer aux territoires occupés.

 Au cœur de cette bataille diplomatique, l’application stricto sensu du principe des peuples à l’autodétermination et à l’indépendance auquel l’organisation panafricaine est attachée depuis sa création.

Parmi les dossiers brûlants qui attendent le nouveau président de l’UA et président du Rwanda, Paul Kagamé, figure en bonne place le conflit du Sahara Occidental qui divise la grande famille africaine depuis que la RASD est membre en 84.

La réintégration du Maroc en 2017 ouvre de nouvelles perspectives pour une rude bataille diplomatique. Le royaume chérifien a marqué des points à l’issue de ce dernier sommet qui lui a permis au moins d’occuper le siège du conseil de paix et de sécurité de l’organisation.

Le roi Mohamed VI du Maroc

Un avantage que Rabat compte exploiter pour convaincre surtout les poids lourds Afrique du Sud et Nigéria à réviser leur position sur l’autodétermination du peuple sahraoui. Mohammed VI envisagerait une motion d’exclusion de la RASD de l’UA. Alors que le Maroc pense à cette hypothèse, la RASD l’invite à se retirer des territoires occupés pour faciliter le dialogue.

Du pain sur la planche pour Paul Kagamé dont le mandat devra accélérer surtout le processus de la restructuration de l’organisation panafricaine. En attendant, le retour de l’enfant prodige est considéré comme bénéfique pour l’UA, et l’intégration à la CEDEAO est un atout supplémentaire pour engranger d’autres pays amis au grand dam du Polisario qui constate avec amertume que beaucoup d’anciens soutiens lui tournent le dos.

Le souverain chérifien est entrain de renforcer sa représentation diplomatique à Addis Abeba. Un coup de poker de plus pour retarder toute décision des Nations-Unies allant dans le sens de l’autodétermination du peuple sahraoui.

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