Sénégal-Mauritanie : l’heure est à la diplomatie

Par BAKALA KANE

Le président sénégalais est attendu à Nouakchott jeudi prochain sur invitation de son homologue mauritanien suite aux incidents douloureux du 27 janvier dernier dans les eaux mauritaniennes. Macky Sall avait promis de rencontrer Ould Aziz en marge des travaux du 30ème sommet de l’UA à Addis Abeba afin  de résoudre en particulier le différend sur la pêche artisanale.

D’autres dossiers attendent les deux chefs d’Etat sur la transhumance, la circulation des biens et des personnes et sans doute la brûlante question de la découverte de gaz à la frontière des deux pays et qui constitue l’un des gisements les plus importants en Afrique de l’Ouest.

Entre Dakar et Nouakchott les gros nuages du 27 janvier dernier ont fait place depuis à un ciel plus éclairci. Peut-être une sortie de crise entre les deux pays frères unis depuis des millénaires et que les deux présidents veulent préserver par la voie diplomatique d’abord.

Après l’épisode en marge du 30ème sommet de l’UA, c’est l’une des grandes personnalités religieuses du Sénégal, le chef de la confrérie Tijane de Médina, Gounass Cheikh Amadou Tijane Bâ, qui a pris son bâton de pèlerin pour s’entretenir avec Macky Sall et Ould Aziz. Dans ce chassé -croisé diplomatique, un émissaire mauritanien, le ministre mauritanien de l’Energie vient de se rendre à Dakar après la libération des 7 pêcheurs sénégalais. Un nouveau signal des autorités de Nouakchott à Macky Sall qui semble anticiper le dossier de gaz entre les deux pays.

Un troisième dossier sur la table des négociations après la pêche, la transhumance et la circulation des biens et des personnes. La balle est maintenant dans le camp des deux présidents. Et les peuples des deux pays attendent d’eux des discussions franches qui dépassent leurs propres intérêts. Depuis des années, les accords de pêche achoppent sur le durcissement de la politique de Nouakchott, en particulier sur l’application aveugle des garde-côtes dans les eaux mauritaniennes. Maky Sall a promis aux sénégalais et notamment aux pêcheurs de Guet-Ndar de trouver un accord raisonnable une bonne fois pour toute en assurant ses arrières avec l’envoi d’une patrouille de l’armée aux côtés des pêcheurs en haute-mer. Le président sénégalais sait qu’il détient également une carte sur la transhumance pour négocier le problème de la circulation des biens et des personnes, un vieux différend qui doit faire place à une nouvelle vision de relations de bon voisinage axée sur le respect et la tolérance. Place maintenant à l’action. Les observateurs s’attendent cette fois-ci à ce que les deux chefs d’Etat rangent leurs égos au grand bénéfice de leurs populations respectives.

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