RDC: Human Right Watch charge la Police Congolaise après les heurts du 7 août

Par STELLA ABAYA KOMBE

23 personnes ont trouvé la mort lundi 07 Août, lors des accrochages entre les adeptes de la secte Bundu Dia Kongo et les forces de sécurité, a indiqué jeudi dans un rapport l’ONG Human Right Watch, remettant en cause le bilan de 19 personnes fauchées « par balles perdues » avancé par les autorités congolaises.

L’organisation pointe du doigt la police. Son bilan précise que parmi les 23 morts, 11 éléments sont membres de la secte politico-religieuse Bundu Dia Mayala et les 10 autres, des passants. Human Right Watch accuse les forces de sécurité de complicité mais déplore la mort de deux policiers tués par les manifestants à Kinshasa.

L’organisation affirme que les manifestants avaient carte blanche et ont même curieusement bénéficié de l’encadrement des services de sécurité. Les membres du HWR rapportent que « plusieurs groupes de manifestants ont été autorisés à manifester sans interférence, encadrés par des membres des forces de sécurité congolaise qui n’ont fait aucun effort pour bloquer ou arrêter les manifestations ».

Une attitude bizarre, insiste l’organisation qui peine à expliquer le comportement de la même police quand il s’agit d’autres manifestations de l’opposition ou des mouvements citoyens. Pas plus tard que le 31 juillet dernier, la coalition des mouvements citoyens et les organisations de défense de droits humains soutenues par de nombreux partis d’opposition ont dû faire face aux forces de sécurité qui s’étaient déployées lourdement, à l’avance, pour empêcher le déroulement de leurs manifestations.

« Les manifestations et les attaques de lundi n’étaient que du théâtre, l’objectif est de créer le chaos partout« , lance HRW qui se fonde sur les témoignages d’un agent au coeur du système congolais de sécurité. A en croire ce témoin, les forces de sécurité avaient reçu pour ordre de laisser  » libre passage  » aux manifestants.

Pire encore, l’organisation estime que les autorités avaient l’intention d’utiliser le prétexte du mouvement BDK pour créer une milice que le gouvernement pourra attaquer. Bref, dupliquer dans la capitale le phénomène Kamwina Nsapu comme c’est le cas dans le Kasaï et très probablement, au Kongo Central.
Le rapport indique que les officiers de la police et les militaires tués ou blessés, n’avaient pas été mis au parfum de l’opération, ajoute la source de l’organisation.

De faits graves qui méritent des éclaircissements. Ainsi, HWR réclame une enquête impartiale pour déterminer les responsables des pertes de vies du lundi 7 Août dernier.

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