UMA : 29 ème anniversaire sur fond de refondation

Par BAKALA NAKE

L’Union du Maghreb Arabe (UMA) vient de souffler ses 29 bougies dans la plus grande discrétion de ses 5 pays membres (Algérie, Maroc ,Tunisie, Mauritanie et Lybie). Un 29ème anniversaire que les observateurs qualifient de non événement à part la sortie médiatique de son secrétaire général qui a mis du temps avant de lancer la restructuration de l’organisation minée par le conflit du Sahara occidental.

L’ancien chef de la diplomatie tunisienne Taleb Baccouche pointe l’Algérie et le Maroc comme les deux pays ayant contribué au blocage de toute décision au sein de l’union. Un prochain sommet en Libye est inévitable pour redessiner le Grand Maghreb arabe et africain.

L’UMA est née le 17 février 1989 à Marrakech au Maroc qui abrite actuellement le siège. Au départ avec 4 états la Mauritanie a rejoint l’organisation en 2000 en claquant la porte à la CEDEAO. Au fil des années l’Union s’est fissurée à cause du conflit du Sahara occidental depuis l’accord tripartite entre l’Espagne le Maroc et la Mauritanie en 1975. C’est le début d’une longue guerre de libération du Front Polisario soutenu militairement et politiquement par l’Algérie. Et depuis six sommets seulement pour 29 ans d’existence. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’UMA qui se voulait un espace géopolitique originale est devenue une arène politique où s’affrontent l’Algérie et le Maroc. Résultat, manque d’ambition pour les élites gouvernantes pour aller vers une Union pour la Méditerranée un espoir pour les 90 millions de consommateurs maghrébins. La grande famille arabe et africaine est malade de ses dirigeants incapables de s’asseoir autour d’une même table pour discuter même si le dossier saharien qui fâche ne fait pas l’unanimité. Le dernier sommet remonte à 94.Et il a fallu plus de 6 mois pour que le nouveau secrétaire général sorte du silence pour secouer le cocotier en proposant un prochain sommet en Libye. Taleb Baccouche est très optimiste mais beaucoup de zones d’ombre demeurent pour la date et éventuellement la participation des deux belligérants Algérie et Maroc. C’est urgentissime que les membres fondateurs pensent à refonder le conseil de la présidence sorte de syndicat des chefs d’Etat qui n’a fait jusqu’ici que relayer les revendications sur l’autodétermination du peuple sahraoui et l’autonomie du Sahara occidental. Les propositions de toilettage de l’ancien chef de la diplomatie tunisienne n’auront de sens que si l’UMA devienne l’Union des peuples et non des Etats. Ce sera le défi du 7ème sommet.

 

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